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    Son réveil ressemble ce matin à un naufrage. Comme tous les matins. Comme tous les naufrages. Ce type se noierait dans un ruisseau. Je le vois se lever, marcher dans la chambre, à la recherche d’un pantalon ou d’une fringue quelconque à laquelle s’accrocher. A se demander qui est l’épave… Lui, qui traine sa misère comme une fourmi qui aurait perdu ses antennes ? Ou moi qui m’accroche désespérément à une vie de couple qui n’en mérite même plus le nom ? Notre journée n’est pas encore commencée que j’en connais déjà les moindres détails. Du quart d’heure passé à la salle de bains, à son petit déjeuner vite avalé en passant par ses incessantes complaintes sur le métro, la pluie qui fout en l’air sa coupe de cheveux, puis l’ennuyeuse journée de travail au bureau, à passer son temps à se plaindre de ses collègues, de ses conditions de travail, de la photocopieuse qu’une infâme feuille de papier a bourré et aussi de tout le reste… Et puis viendra le soir, interminable fin de jour, où chacun de nous attendra cette évasion libératrice qu’est le coucher dans le lit conjugal, tous les deux en chien de fusil, dos à dos, prenant soin de ne pas se toucher, de ne pas se frôler, de ne pas se voir. Ne surtout plus se voir.

     

     

    En ce moment, il doit se scruter dans le miroir. Se trouver vieux et défait, laid et impersonnel. Un type qui tombe, sans jamais s’écrouler. Une chute ambulante en quelque sorte. Ce qu’il est. Mais en même temps que le gant de toilette sur son visage, il passera un voile sur ces considérations et s’en ira s’installer devant son bol de café.

     

     

    Moi, j’aurais fait en sorte de terminer le mien. Pour éviter un tête-à-tête qui nous mettrait de toute façon mal à l’aise tous les deux. Autant, si possible, nous éviter de commencer la journée de mauvaise humeur. Il y a si longtemps que je ne suis plus sa baby doll. Si longtemps qu’il n’est plus mon héros. D’ailleurs, les héros rapportent toujours des trophées à leur princesse, non ?

     

     

     

    - t’as oublié de racheter du pain

    - ouais

     

    - t’en rachèteras ?

     

    - ouais

     

     

    Deux mots en une matinée. C’est déjà trop. Je me lève, dépose mon bol dans l’évier et, douce vengeance, je lui laisse le soin de débarrasser le reste. Moi, je pars me recoucher. Je ne suis pas du matin et je ne suis pas faite pour déjeuner sans pain. C’est con de déjeuner sans pain.

     


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  • Jouer avec une balle.
    Dans la tête.
    S'amuser à cochon pendu.
    Faire le cochon.
    T'embrasser au bord de la falaise.
    Et sauter.
    Admirer Marylin.
    Et l'imiter.
    Assassiner Obama.
    Pour finir grillé.
    Détacher ma ceinture.
    Et freiner.
    Regarder TF1.
    Sombrer.
    Gouter au made in Medelin.
    En intraveineuse.
    Ecouter Claude François.
    Dans ma salle de bains.
    Ne plus être aimé.
    En un mot renoncer.


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  • Trop belle pour moi
    Elle m'avait dit défense
    Je sais que tu y penses
    À poser sur moi tes doigts

    Trop belle pour toi
    C'est sûr tu te trompes
    Alors avant que tu me pompes
    Casse-toi

    Trop belle pour elle
    Fin comme un pachyderme
    Je voulais qu'elle m'aime
    À mon célibat mettre un terme

    Pachyderme, trompe et défense ?
    Me prendrait-elle j'y pense
    Ce serait insultant
    Pour un éléphant ?


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  • La lourde croix toujours là
    Juste un souvenir en pierre
    Sur un triste chemin de terre
    Entourés d'horizons et de plat

    Devant un père et sa fille
    Heureux dans la lumière
    Grisés par le calvaire
    Trois yeux qui brillent

    Derrière eux une ombre
    Comme une chemise un peu brune
    Qui a juste effacé nos pauvres lunes
    Derrière eux une ombre

    Qu'importe puisque l'alchimie
    Des mots leurs promesses
    Comme une grand'messe
    Ont permis cette eucharistie

    Emu, le père enfin s'exprime
    Voix grave et main sur le front
    Qu'il a national et rouge passion
    Un mot pour sa fille. Bravo Marine.


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