• chapitre II

    Une fois dehors, le malaise persiste. Le café ne fait pas d'effet ce matin. La douche que je n'ai pas prise non plus. La journée s'annonce difficile tant le ciel gris rend ma nature hostile et mon environnement lourd. Et toujours ce bruit de métro, transportant ses mauvais parfums, ses sueurs mêlées et ses odeurs de pieds.

    Presser le pas avant que la porte ne se referme. Pousser du coude la vieille dame qui m'empêche de faire rentrer ma sacoche. Serrer bien fort la rampe avant le départ. Puis attendre. Prendre l'air bête. Regarder ses voisins sans en avoir l'air. Se retenir de fourrer son doigt dans le nez. Ou l'inverse. Se convaincre qu'on est plus normal que ses congénères. Eviter l'écrasement à chaque arrêt de station. Se rapprocher des sièges. Rêver d'un bon coussin. Et pourquoi pas d'une station verticale ? Dix minutes de RER pour être déjà transpirant avant qu'il soit 8 heures.

    Ce matin, c'est trop. A l'ouverture des portes, je sors. Où suis-je ? Aucune idée. Pas même envie de regarder le nom qui est inscrit sur le mur de la station. Pour encore quelques secondes, je continue mon chemin grégaire en suivant le mouvement de foule qui me ramènera à la surface. Pour encore quelques secondes, figer mon visage dans celui de la masse informe du quotidien. Tenir bon. Jusqu'à la lumière. Encore quelques marches. Deux ou trois touristes égarés à doubler. Une vieille dame (toujours la même) à bousculer de nouveau. Puis, enfin, la sortie. La lumière. La liberté ?

    Dans ma tête résonne la chanson de Stevie Wonder. A place in the sun.


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