• Pour un mur qui s'écroule
    Pour une guerre qui parfois se termine
    Une armistice des baisers dans le cou
    Combien de prés, de champs de mines
    Rien d'anti-personnel rassurez-vous

    Pour un président de nouvelle couleur
    Aussi noir que les jeudis de la bourse
    Qui haute ou basse veut votre bonheur
    Qui bientôt vous vendra la Grande Ourse

    Pour une enfin belle et libre Palestine
    Un rêve bleu une orange pacifique
    Le souvenir de Soljenitsyne
    Et la réalité forcément atomique

    Pour des livres un peu trop sacrés
    Remplis d'anges et de Bête immonde
    Continuer de rêver la nouvelle humanité
    Mais surtout bien préparer la fin du monde


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  • Temps maussade dans mes draps trop sales
    Etriqué dans ma couverture pour certitude
    Et la télé qui crache ses émissions rectales
    L'ennui ma compagne ma trop vilaine habitude

    Pendant qu'un ministre abusé par mémé friquée
    Défend son honneur de sinistre mal corrompu
    Le coq déplumé et castré rentre piteux étété
    Dans la basse cour de l'Elysée sans but

    Les mégots de cigarettes s'éteignent en silence
    En volutes mortelles sur un air de sombre héros
    Un Billie Jean ou un Thriller mais sans l'essence
    Le chanteur est mort le pianiste n'a plus d'héro

    Ou va ce monde ce triste caillou gris merdique
    Gouverné par le foot, la bière et les paris sportifs
    Au fond de mon whisky qui remplace bien le Nesquik
    Je trinque à ce Dieu pédophile et auto destructif

    Au nom du Père, du Fils et la fin de l'esprit...


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  • au coin de mon oeil mystère
    sans larmes et des colères
    oubliées paupières fermées
    te sentir encore à mes côtés

    le charme obscur des néons
    fades sur mon teint citron
    et la mort qui me presse
    en mon âme trop de faiblesses

    quand la ligne verte
    de l'encéphale inerte
    aura guéri ce mal abscons
    cette vie pâle séduction

    mes derniers mots
    à ton bras mes déraisons
    te diront pour l'éternité
    combien je t'ai aimé


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  • La journée se déroule comme le temps. Gris, humide, avec de lourds nuages bas. Voilà donc à quoi ressemble la liberté en automne ? La prochaine fois, c’est promis, je fuguerai au printemps. Ma déprime sera moins pénible sous les cerisiers en fleurs. Je ne rêve même pas du soleil, je n’ai pas assez d’ambition pour ça. Et puis, de toute façon, j’ai toujours préféré la lune. Un astre froid, mais discret, qui ne fait pas de quartier mais qui est toujours au rendez-vous. Un être qui fait pousser les cheveux, qui maitrise l’océan et qui provoque les accouchements. Oui, enfin bon… Je n’en demande pas autant. Mes pensées s’égarent.

    C’est vrai que j’aurais aimé provoquer des accouchements, avoir un enfant. Mais rien que le fait d’en parler au conditionnel anéantit chez moi toute volonté de contrer mon destin. Il ne faut pas se raconter de salade : pour être un bon père, il faut avant tout être un bon époux. Et de ce côté-là, mon bilan n’est pas flatteur. A qui la faute ? Un peu à tout le monde sans doute. Mais surtout et avant tout à tous ces mauvais films et ces romans à dix sous (je n’aime pas l’euro ni les anciens francs) qui vous promettent l’amour comme on vous vendrait le dernier coupé Mercedes….

    - Vous verrez M’sieur, avec cette merveille entre vos mains votre vie s’ra plus la même…
    - Un vrai bijou je vous dis ! Vous vous demanderez comment vous faisiez avant
    - Vous pourrez plus vous en passer, vous allez devenir accroc, faites-moi confiance
    - L’essayer, c’est l’adopter !
    - Vous allez faire des jaloux dans le quartier…
    - Incomparable je vous dis !!

    Oui, bien sûr… Au début, on croit à toutes ces conneries parce qu’on a envie d’y croire. Ce n’est même pas de la naïveté. Simplement, on se croit plus fort que nos pères, que nos oncles, que la terre entière réunie. On sait bien qu’un mariage sur deux finit dans le décor, mais ces choses-là n’arrivent qu’aux autres. Nous, on est plus malin, plus intelligent, plus beau. Et on épouse LA femme, celle que personne d’autre n’a su trouver avant nous. Non, nous on n’est pas comme les autres et on va montrer à la vie de quel bois on se chauffe. On va lui montrer qui commande et qui décide. On va pas vivre notre vie, on va la bouffer !!

    Alors merde, que se passe-t-il entre ce moment où on se prend pour Dieu et le jour où on se réveille avec cette méchante odeur de vie cramée dans la bouche ? A vrai dire, j’en sais rien. Je crois que les forces nous quittent petit à petit et qu’on perd l’envie de se battre. On devient comme un fauve en cage qui s’habitue à être nourri et qui perd l’envie et le talent pour aller chasser lui-même sa bouffe. On devrait nous apprendre à l’école que l’homme est un lion et la femme une gazelle. On devrait aussi nous obliger à utiliser un crayon plutôt qu’un ordinateur pour dire je t’aime ou je t’emmerde. La vie moderne nous éloigne les uns des autres, rend tout virtuel et nous transforme en rois gras et fainéants. Et comme Dagobert, j’ai mis ma culotte à l’envers. Pire, j’ai renvoyé le bon saint Eloi…

    Il est midi. Faut que je rentre.


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  • Au pied de ton escalier
    Devant les marches usées
    Fatigué que tu m'aimes
    A la mode HLM

    Je monte les étages
    Sans ascenseur ni échafaud
    Les couloirs trop chauds
    Puis ta porte en mirage

    En sourdine l'air de rien
    Un jazz un manouche
    Ta poignée je la touche
    A peine un doigt un petit rien

    Les guitares et les violons
    Dans ma tête entament
    Un bal entrainent mon âme
    Et mon coeur à l'unisson

    Des étoiles dans ce couloir
    Filantes quand la porte s'ouvre
    Qu'apparait Joconde mon musée du Louvre
    Tous les tableaux de Renoir

    En un instant ton regard
    Un geste du bout des lèvres
    Et le silence comme un art
    Total et mental éphémère


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